Passage des théores

Location

: Thassos
: Guide de Thasos 46
Notice linked to toponyme Thasos, Thassos, Limenas, Limin

Description

La grande voie venant de l'Héracleion longe l'agora au Sud-Est en arrière d'un complexe de magasins et de boutiques dont le plan dessine un quadrillage régulier. Elle aboutissait à une zone plus dégagée, à laquelle, à l'époque romaine, on avait accès depuis l'agora par des portes ouvertes aux extrémités des portiques. La rue franchissait un passage monumental, installé dès le début du ve siècle (vers 480). Deux murs de marbre le bordaient de chaque côté sur une longueur de 11 m. ; soigneusement appareillés en carreaux répartis en assises de hauteur décroissante, ils étaient terminés à chaque extrémité par un pilastre : le mur de l'Est servait de soutènement à la terrasse qui dominait de ce côté le passage, tandis que celui de l'Ouest séparait la rue d'un ensemble de bâtiments et de boutiques. On avait inséré dans chaque paroi de magnifiques reliefs que le voyageur français Emm. Miller découvrit en 1863 et transporta au Musée du Louvre. La plus grande plaque sculptée, dite d'Apollon et des Nymphes, occupait le milieu du mur Ouest. A gauche Apollon, en longue tunique et manteau, vu de face et tenant dans sa main gauche une lyre, est couronné par une suivante ; de l'autre côté de la niche qui occupe le centre de la plaque, trois Nymphes apportent au dieu des offrandes, bandelettes et fruits. Au-dessus de la niche, une inscription définit le rituel du culte : "Aux Nymphes el à Apollon Nymphégèle sacrifie mâle ou femelle à ton gré. Il n'est permis de sacrifier ni brebis ni porc. On ne chante pas le péan" (IG XII 8, 358). La disposition du mur Est était différente : un large renfoncement central contenait un autel de plan en Pi. De part et d'autre de ce renfoncement, sur la face du mur deux plaques sculptées se faisaient pendant : sur celle de gauche, les Charites élèvent dans leurs mains des offrandes, couronnes et fruits ; sur celle de droite, précédant une jeune femme qui tient une couronne, s'avance Hermès. Vêtu d'un court manteau et coiffé d'un bonnet pointu, le caducée dans la main gauche, il invite du bras droit tendu à sacrifier sur l'autel. Une inscription précise : "Aux Charites il n'est permis de sacrifier ni chèvre ni porc" (IG XII 8, 358). Encore imprégnés d'archaïsme, Apollon et Hermès ont pourtant des mouvements plus libres que les silhouettes toujours hiératiques des Nymphes et des Charites. L'atmosphère de silencieuse ferveur qui naît du rythme calme des attitudes, la grâce à la fois naïve et raffinée de ces figures, l'exécution caressée du relief égalent ces oeuvres aux meilleures créations de la sculpture grecque de l'époque.Dans la rue, à gauche du renfoncement, un autre autel est aujourd'hui recouvert de terre (le niveau visible est celui de l'époque romaine tardive) : c'est un petit foyer rectangulaire, en touré de plaques de marbre, intérieurement doublé de gneiss, qui fut trouvé rempli de cendres. Un troisième autel, de plan en Pi, était tout proche de l'extrémité Nord du mur Est.Une dédicace gravée, aujourd'hui au Musée, fut trouvée en place à gauche de la fondation de l'autel ; elle nous apprend qu'on y honorait Athéna Propylaia. Des offrandes étaient jadis rangées le long du mur Est ; l'une d'elles était dédiée à Hestia par les magistrats «apologues».

D'après le texte du Guide de Thasos 1967

Investigation :
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Reference :
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Monuments dedicace cultual law decreet insc. honorific other Ref
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Finds dedicace cultual law decreet insc. honorific other Ref
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